jeudi 16 septembre 2021

Un monde à +2 degrés celsius ne sera plus assurable

Un monde à +2 degrés celsius n'est pas assurable (on parle d'assurance ici). Ce n'est pas seulement une projection alarmiste de réchauffistes, c'est ce que l'on observe déjà dans les zones où les catastrophes naturelles se sont multipliées (Floride, Allemagne).

Article de Novethic...

Nous devons viser un +1,5 degré autour de 2050.

Pour y arriver cela suppose de baisser DÈS MAINTENANT drastiquement nos émissions (voir les scénarios du rapport du groupe 1 du GIEC).

Cette baisse drastique ne peut pas se faire par un miracle technologique ou un catalogue de petites mesures. Nous devons repenser notre modèle de civilisation dopé à une croissance basée sur la consommation de ressources non renouvelables et la destruction de l'environnement.

De ce que je vois dans les campagnes électorales, aussi bien au Canada qu'en France, la question est loin d'être abordée comme il le faudrait pour qu'un vrai débat ait lieu.

Consolons-nous. Il y aura au moins un bénéfice à un monde non assurable. On y gagnera de ne plus avoir à se plaindre de notre assureur.

dimanche 22 août 2021

Synthèse du rapport du groupe 1 du GIEC sur le climat publié en août 2021

Le dernier rapport du Groupe 1 du GIEC est un réveil qui sonne 30 min avant un entretien d'embauche. C'est toujours pas impossible d'être à l'heure, mais ça va piquer.

Le rapport est très accessible, mais je pense qu'il mérite d'être synthétisé pour le rendre encore plus accessible. Je me suis livré à l'exercice, pour moi et tant qu'à y être pour le partager. La synthèse tient en 10 pages dont de gros tableaux et graphiques. Il se lit en 5 min.
Ma prochaine étape sera de faire le même travail pour le rapport publié en 2019 qui détaille les impacts d'un réchauffement à 1,5°C en 2040, soit 0,43°C de plus qu'aujourd'hui. Situation qui est désormais virtuellement inévitable compte tenu de notre situation actuelle et quel que soit le scénario de baisse des émissions.

Ma synthèse en 10 pages et 5 min de lecture est téléchargeable ici.

Synthèse du rapport en 10 points
  1. Le climat s’est réchauffé de 1,07°C si l’on compare la dernière décennie à la moyenne de la période 1850-1900. (Cette dernière est la base de comparaison sur la question du réchauffement)
  2. L’activité humaine est la cause certaine du réchauffement. Les avancées dans les travaux de recherche ont permis de confirmer et d'affiner ce lien de causalité.
  3. Les impacts de ce réchauffement se font déjà sentir et vont empirer partout sur la planète selon la vitesse et l’ampleur du réchauffement, changeant drastiquement les conditions de vie des êtres vivants dont les humains.
  4. Les événements dramatiques (précipitations, inondations, incendies, sécheresses, cyclones) et les combinaisons de ces événements vont se multiplier. Leur intensité va augmenter. Il est aussi très probable que nous vivrons des événements météorologiques jamais vus par leur intensité.
  5. Nous n’échapperons pas, quels que soient nos efforts, à un réchauffement de 1,5°C dans les vingt prochaines années. Il est de +1,07°C aujourd’hui. Il faut donc s’attendre à une hausse de 0,43°C d’ici 2040, avec son lot de conséquences désastreuses.
  6. Cependant tout n’est pas perdu. En faisant des efforts drastiques dès maintenant nous pouvons limiter le réchauffement, voire l’inverser si nous atteignons le “zéro émission” de CO2 en 2050.
  7. Si nous diminuons par deux nos émissions en 2059 et que nous atteignons le “zéro-émission” autour de 2075, les températures se stabiliseront avec une hausse de 1,8°C.
  8. Si nous atteignons presque le “zéro émission” à la fin du siècle, la hausse sera de 2,7°C. Vous avez vu ce que cela va donner à +1,5°C, le groupe 2 nous dira ce que cela va donner à 2,7°C. Et ce ne sera pas beau.
  9. Enfin les scénarios dans lesquels nous n’arrivons pas à réduire les émissions génèrent des hausses catastrophiques autour de 4°C !
  10. Les émissions mondiales de CO2 ont augmenté autour de 55% au cours des 20 dernières années. Et qu’en 2020 le confinement a généré une baisse des émissions de 6,4% par rapport à 2019 (Tollefson, 2021), alors que le PIB mondial baissait de 3,5% selon le Fonds monétaire international. Cette baisse de 6,4% est à peu près la trajectoire qu’il faudrait viser pour atteindre le zéro émission en 2050.
Conclusion Les scénarios montrent qu’une hausse de 1,5°C est inévitable mais que si nous réduisons très vite les émissions, rien n’est perdu. Une baisse de la température dans la seconde partie du siècle est encore possible si nous atteignons le “zéro émission” en 2059. Nous avons encore la possibilité de laisser de l’espoir à nos descendants.
Mais ça presse.

Pourquoi je vais parler à présent de la question climatique

Les questions environnementales ont toujours été au coeur des intérêts. Mes premiers cours de développement durable datent de 1991. J'ai longtemps adhéré au concept de croissance verte. Je n'y crois plus. Je veux partager ici ces raisons avec l'espoir d'alimenter les réflexions de plusieurs.

De nombreuses raisons m'ont amené à douter d'une croissance infinie, même verte. Les travaux du GIEC ont été la principale. Le réchauffement climatique d'origine humaine est une réalité observable. Nous le savons et, pourtant, nous faisons tellement peu. Les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 55% au cours des 20 dernières années. Nos sociétés sont dopées à la consommation et à la croissance. 

Retenons simplement que, grosso modo, pour atteindre une situation de "zéro émission" qui limiterait le réchauffement à 1,5°C autour de 2050 et permettrait une lente décroissance des températures dans la seconde moitié du siècle,  si nous ne changeons rien par ailleurs, il faudrait un COVID par an d'ici les prochaines années.

Évidemment nous faisons des efforts : les technologies vertes se multiplient, les règlements aussi. Mais c'est très largement insuffisant dans nos pays et à l'échelle du monde.

Alors comme la première étape d'un changement et de comprendre, je vais utiliser ce vieux blog pour partager des connaissances sur la situation actuelle, ses évolutions futures et les solutions pour aller vers un mode de vie décarboné. 

De nombreux sites le font bien mieux que moi. Je pourrais me contenter de les lire. Mais écrire m'aide à construire ma propre réflexion et tant qu'à le faire je partage.