dimanche 15 février 2009

La parodie comme signal faible de la situation stratégique

Message léger du dimanche... mais qui en dit long.

J'aime beaucoup les vidéos parodiques du Onion News Network diffusé sur Internet.
Des vidéos récentes illustrent bien les trajectoires divergentes de Sony et Apple. En ce sens elles pourraient être analysées par un stratège en image corporative, comme des signaux faibles sur la perception de la marque dans l'opinion.

Première vidéo. Le concept révolutionnaire d'Apple : remplacer le clavier des ordinateurs par une roulette, comme sur le IPod.
Le comique pousse jusqu'à l'absurde la logique d'Apple de proposer des technologie sen rupture, en particulier des interfaces, dont l'objectif est de simplifier la vie des clients.



Autre vidéo récente : Sony et son "New Stupid Piece Of Shit That Doesn't Fucking Work".
Ses créateurs ont beau jeu d'appuyer là où ça fait mal. Depuis la fin des années 70, Sony a connu une série de difficultés dans l'introduction de ruptures technologiques : les échecs du Betamax, du MiniDisc, du DAT (Digital Audio Tape) et de leurs téléphones mobiles, les difficultés à se positionner sur le marché du MP3 et du contenu en ligne (alors qu'ils possèdent une compagnie de disque et un studio de cinéma), ainsi qu'une avance qui a fondu dans le domaine de la console de jeux (la dernière rupture ayant été introduite par Nintendo). Sony est en outre en plein combat de standard : son Blu-Ray contre le DVD-HD.



Pourtant à y regarder de près les stratégies des deux entreprises ont des points communs :
- Une volonté de se démarquer, d'innover, de proposer des choses que les autres ne font pas et d'imposer un standard dans l'industrie.
- L'idée de développer des univers étendus dans lesquels une large gamme de produits communiquent entre eux et interagissent.
- L'idée de proposer du contenu pour donner de la valeur aux produits.

Alors qu'est-ce qui les différencie et explique cette divergence d'image ?
- Le hasard, la faute à pas de chance, l'imprévisible. Raynor dans The strategy paradox, montre très bien comment la stratégie du Betamax était "parfaite", mais ne pouvait anticiper les évolutions de marché qui allaient la condamner.
- Une volonté chez Sony de rester maître chez lui. Sony a toujours cherché à développer des formats propriétaires. Si Apple a eu longtemps la même tendance (dans l'univers Mac tout est Apple, contrairement à l'univers PC), leurs récents succès reposent sur des logiques très différentes. ITune Store est justement une plateforme ouverte qui cherche à regrouper l'ensemble de l'industrie (le fait pour Sony de posséder ses propres studios peut paradoxalement apparaître comme un handicap). La stratégie de développement libre d'application pour le IPhone en augmente la valeur pour le client de manière exponentielle (et sans coût ni risque pour Apple).

Deux vidéos parodiques qui constituent bien des signaux faibles sur la situation stratégique de ces deux entreprises.

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